CAPITALISME : LE MERCATO DES CLINIQUES PRIVEES EN CORSE
On le savait, nos capitalistes nustrali et leurs associés excellaient déjà dans l’art de vendre notre terre au plus offrant et de transformer notre cadre de vie en vaste zone résidentielle où il fait de moins en moins bon vivre pour l’indigène.
Mais un exemple très récent inhérent à la sphère des cliniques privées de la région bastiaise montre que désormais ils sont complétement intégrés dans le capitalisme globalisé et ses options les plus débridées. Ce sont désormais les salarié.es eux/ elles-mêmes qui sont ventilés sur l’autel des fusions-acquisitions en quête de rentabilité rapide.
Le 9 mars dernier, le groupe Almaviva Santé annonçait le rachat du Groupe Maymard ; comprenant la Polyclinique Maymard (140 lits), la Clinique Filippi, la Clinique de Toga, une unité d’hospitalisation à domicile, le Centre de dialyse Sainte Catherine, ainsi que des activités de radiothérapie et de médecine nucléaire. Ces structures, qui accueillent 20000 patients par an, emploient 70 praticiens et 400 salariés.
Almaviva Santé, 4 ème groupe de santé privé en France, se situe clairement dans une logique de croissance rapide. En 2019, ce groupe avait réalisé un chiffre d’affaire de 350 millions d’euros, soit une progression de 21,48% en un an.
Le 12 mai dernier, une mobilisation syndicale sensibilisait la population à la menace de fermeture de la maternité de la Polyclinique Maymard, fermeture souhaitée par l’ARS de Corse dans une logique de rentabilité.
Au mois de Juillet dernier, le Fonds d’investissement ‘Londonien ’ Wren House Infrastructure entrait à hauteur de 60% du capital d’Almaviva Santé pour un montant de 1,5 milliard d’euros. L’objectif fixé à Almaviva Santé est d’atteindre d’un chiffre d’affaire de 550 millions d’euros en 2021.
Il n’est pas inintéressant de préciser que ce fonds est affilié au fonds souverain du Koweit (Kuwait Investment Office) et se situe clairement dans des opérations à fort retour sur investissement dans le domaine des infrastructures. Présent dans de nombreux pays, ce fonds finance, entre autre, des fonds de pensions.
Toute la question est de savoir si les salariés bastiais du groupe Maymard ne verront pas leurs conditions de travail se dégrader pour, par exemple, financer des retraites au Canada (Ontario). Au vu du nombre d’arrêts maladie constaté ces derniers temps, il semblerait que le management néo-libéral optimisé soit déjà à l’œuvre. Il est urgent que le système de santé soit sorti de ce Monopoly capitaliste et rapatrié dans le giron public.
La crise du COVID-19 a révélé les effets dévastateurs du libéralisme concernant notre accès à des moyens sanitaires dignes de ce nom.
Tant pour les personnels de santé que pour les patients, nos vies valent mieux que leurs profits.
A Manca